La Mongolie est une destination prévue fin juin jusqu'à mi-juillet 2015. Nous prévoyons une visite itinérante des Montagnes et steppes mongoles autour du lac Hosvgol à cheval pendant 14 j (27 juin jusqu'au 10 juillet) bivouac en tentes, en terminant par un séjour de 5 nuits à Hatgal (en yourte privative) pour assister au festival des jeux mongoles, la fête du Naadam (11 et 12 juillet).
Pour cela, on se fera accompagner par une petite agence familiale (un couple franco-mongole, Nathalie et Tsooj) spécialisée dans les trecks à cheval, et habituée aux familles avec jeunes enfants (on a eu leurs coordonnées par une famille tour de mondiste partie en 2013-2014 à 8 dont 6 enfants n'ayant jamais fait de cheval, y compris leur plus jeune de 2 ans avec eux).

Le voyage transmongolien Beijing (Pekin) - Ulan Bator


Achat des billets à Pekin pour le transmongolien
Apres plusieurs tentatives d'achats infructueux et très chronophages (30-45 minutes de queue minimum) auprès de guichets de différentes gares en Chine et sur Pekin, les billets de trains internationaux ne peuvent être pris (valable pour les touristes uniquement?) qu'auprès d'une agence spécialisée. 
Anecdote : Hormis le guichet de la gare centrale, tous les vendeurs de billets de train sans exception avec lesquels nous avons été en contact (Cad 3 ou 4 personnes) ne connaissaient pas Oulan Bator, ni la Mongolie indépendante. En effet, la Chine a une region autonome, en bordure de la Mongolie, appellée Mongolie intérieure, et pour eux, il n'y a pas à leur connaissance de pays appelé Mongolie.  
Mais revenons à l'achat de nos billets, direction donc l'agence CITS (China International travel Service) dans le hall du Beijing international hotel situé à 200 m de la gare centrale. Possibilité de les acheter via internet mais un mois à l'avance et des frais supplémentaires non négligeables sont à prévoir. Les enfants de 4 à 12 ans ont un prix, vous pouvez acheter un billet avec ou sans lit pour eux (la différence est faible, une centaine de yuans). On avait acheté un billet no bed pour Clement, la cabine hard sleeper (3ème classe) est constituée de 4 couchettes, personne n'est venue sur le 4ème lit, nous avons pu avoir donc une cabine privative et Clement son lit malgré tout (sans drap soit, mais on a ça dans nos bedasses). C'est très agréable et appréciable. 

Le voyage transmongolien Pekin - Oulan Bator 
Très beau voyage en provenance de Pekin par le transmongolien. 30 h qui nous ont fait du bien, physiquement mais aussi visuellement. 
Laisser filer le temps au gré du train, avoir son petit cocon en famille, quel plaisir. Nous avions embarqué toute la nourriture pour ce long trajet, on a eu la bonne surprise d'apprendre que pendant le parcours chinois, les repas étaient compris. Nous avons donc pu apprécier le wagon restaurant pour le déjeuner et dîner du premier jour. Cela faisait très longtemps que nous n'avions plu eu le loisir de manger au restaurant d'un train avec tables, chaises, cuisine, serveurs... On s'est donc fait un trajet gastronomique, ou plutôt nous avons mangé plus que nécessaire,  en bonne quantité, il fallait écouler nos propres stocks et faire honneur au cuistos du train, avec une cure de fruits et chocolat, denrées qui venaient cruellement à nous manquer depuis quelques semaines. Chaque wagon à son chauffe-eau au bois, de l'eau chaude à disposition des passagers pour du the, plats hyophilisés... Comme tout les trains couchettes chinois d'ailleurs. 
Arrivée en gare chinoise, à la frontière avec la Mongolie. Il est prêt de minuit.  Le personnel de l'immigration est au garde à vous sur le quai, chacun aura la responsabilité d'un wagon. Les passagers sont invités à rester dans leur cabine, passeports à la main. Une fois ce cérémonial fait et nos passeports embarqués, nous pouvons sortir du train et déambuler dans la toute petite gare, incomparable avec toutes celles vues en Chine. Michel et Elise décident d'aller flâner en attendant en gare. Ils s'attardent à la seule petite supérette située à l'étage, recherchant un cadeau d'anniversaire pour Estelle. La locomotive klaxonne plusieurs fois, Michel et élise a peine sortis de l'échoppe, voyent le train partir ... sans eux. Petit vent de panique, les locaux les rassurent, le train Reviendra dans 2h, il est parti à un hangar pour effectuer le changement des bogies avec des écartements d'essieux differents. En effet, la largeur de rails n'étant pas la même entre la Chine et la Mongolie et Russie, et ceux depuis L'ouverture de cette ligne en 1938! Deception pour Michel et Elise d'avoir raté ce moment, ils ont dû rester en gare avec quelques autres passagers, certains peu intéressés comme des anglo-saxons buvant bière sur bière pendant l'attente ou des locaux faisant la jonction regulierement et donc lassés de cet arrêt technique, et d'autres tels 2 personnes qui ont loupé egalement l'étape technique. Estelle a, pour compenser la frustration de Michel et Elise, filmé et photographié une bonne partie du déroulé des changements de roues. Elle leur racontera des le retour en gare tous les détails. Clement lui, après avoir hurlé par la fenêtre et en pleur pour alerter que son papa et sa sœur sont restés en gare au moment du départ, une fois rassuré, n'en loupera pas une miette . Très avare en questions très précises, théorisant sur certains points sans réponses, il s'écroula de sommeil avant que le train ne revienne en gare récupérer tout le monde. 

Hatgal et trekking à cheval vers le lac Hosvgol

26 juin, direction Moron par avion en ligne intérieure. Nathalie et Tsooj nous réceptionnent à l'aérodrome. Un déjeuner mongole (soupe de pâtes à la viande) à l'aéroport puis on passe au marché de Moron, ils ont quelques courses a finir, on complète de peu de choses si ce n'est de chocolats (toujours en manque) et on teste notre nouvelle carte bleue (en remplacement de celle mangée par un ATM en indonesie quelques mois plus tôt) que nous a acheminée Nathalie, ça marche! Puis 1h30 après de voiture, on arrive au village de Hatgal.
Nathalie et Tsooj, vivent depuis 2 ans en alternance 7 mois en France et 5 mois en Mongolie (juin à octobre). Auparavant, ils ont vécu avec leur première fille pendant 3 ans sous yourte en Mongolie.
Ces dernières années, Tsooj a construit leur maison en bois, installé sur leur terrain 3 yourtes, et nouveauté cette année électrifié les yourtes et installé des cabanons WC dans leur jardin. Nous devrions être hors de toute connexion pendant une quinzaine de jours, le trekking dans les montagnes et steppes dans la région du Hosvgol nous attend. Pas de nouveautés sur le blog pendant cette période!!!
Mais promis, on racontera cette nouvelle aventure, qui nous tarde déjà de croquer à pleines dents.
Au marché de Moron, le porteur attend le client nécessitant de transporter des achats encombrants.
Les parents de Tsooj à notre arrivée à Hatgal

Trekking à cheval : 14 j dans la region de Hovsgol

27 juin 2015 : c'est le depart pour une randonnée à cheval itinérante en autonomie pendant 14j.
Pour ce faire, nous serons accompagnés de :
- Nathalie qui s'occupera de la cuisine et qui surtout sera d'une grande aide pour mieux comprendre les us et coutumes mongoles en zone rurale, elle sera aussi notre traductrice, traduisant aussi l'intraductible...
- Tsooj, guide
- 3 éleveurs guides, amis de longue date de Tsooj : Torjii (il prendra sur son cheval en alternance clement et Naraa) , Zahia et Bataji qui auront en longe les chevaux de bat. Ils encadreront avec Tsooj le groupe, ce sont leurs chevaux que l'on montera.
- Naraa (fille de 5 ans) et Sandjaa (fils de 3 ans) enfants de Nathalie et Tsooj

Soit 11 personnes, 13 chevaux dont 4 chevaux de bat transportant les bagages, nourritures et matériels pour etre en autonomie pendant tout le treck. Une sacrée équipée pour nous encadrer!
Au campement d'été de Batajii et Torjii, l'eau y est rare. Quelques puits peu profonds au lit d'une rivière temporaire asséchée. 
Attention aux images qui suivent, âmes sensibles ne voulant pas voir l'abattage d'un animal et/ou le contenu des ses entrailles, s'abstenir  !!!!!
Voilà une étape que nous appréhendions un peu, notamment les enfants et Michel. Nathalie et Tsooj nous avaient informés qu'une chèvre ou un mouton allait être tué pour avoir de la viande tout au long du trek. Mais nous ne pensions pas voir cela dès le premier jour ! Surtout que nous sommes un samedi, jour non reccomandé pour ne pas offenser les esprits..... On verra cela les jours prochains.
On voit les 2 filles de Torjii rapatrier le troupeau de chèvres et moutons. Elise et Clement participent au rameutage dans la joie et la gaité. Apres quelques courses auprès de brebis et chèvres égarées, tout le petit monde est dans l'enclos. Oisivement, on voit les éleveurs Zaya et Torjii sortir une chèvre, certainement pour lui prodiguer quelconque soin ou vérification habituelle....
On détourne la tête pour observer avec allégresse le troupeau rassemblé et les enfants au milieu d'eux, quand ramenant notre regard sur Zaya, on le voit à genou, tenant la chèvre sur le dos, un couteau à la main! L'abattage, c'est maintenant! Estelle avait demandé à Michel de préparer Clement a cela quelques minutes auparavant, mais nous voilà sur le fait accomplis. Il va falloir improviser!

Comment procèdent-ils?
Les chèvres se débattent plus que les moutons, c'est pourquoi ils assoment ou étourdissent la chèvre au préalable. Zaya incise le poitraille de l'animal pour ensuite y plonger sa main afin d'atteindre l'aorte alimentant le cœur. En pinçant pour bloquer la circulation du sang, l'animal meurt en quelques secondes. Bon, certains éleveurs sont plus doués que d'autres à cela, Zaya a dû s'y reprendre à plusieurs fois, il ne trouvait pac l'aorte...
L'animal, une fois une incision ventrale de l'epaisseur de peau du cou à la queue faite, est ensuite dépecé à la main, nous devrions dire au doigt, il utilise l'index replié pour séparer la peau de la chair. La peau sera ensuite étalée au sol pour être séchée pendant plusieurs jours puis vendu pour quelques sous. A ce sujet, les chèvres, hormis pour le lait et la viande contribuant à l'autosuffisance de la famille, sont surtout élevées pour le cashmire, les poils fins que les éleveurs récoltent en peignant annuellement l'animal. 
Seuls les hommes peuvent effectués l'abattage des animaux, acte considéré comme impure pour les femmes. 
Par contre, le nettoyage des entrailles de l'animal est réservé aux femmes.... Certains d'entre vous y verront un équitable partage des tâches (comme le pensent les mongols), d'autres que les taches les plus ingrates sont réservées aux femmes... Pourtant, une fois les tripes vidées et nettoyées des excréments, avec le coeur, testicules, poumons... Tout sera mangé après cuisson le jour même. C'est un met de choix. Même la tête décapitée et exempte de ses cornes sera en partie mangée.
La chèvre est un ruminant, donc composée de 2 estomacs. La panse est de loin la partie des tripes la plus volumineuse. Nous avons pu nous remémorer nos anciens cours d'anatomie animale, intestin, panse, estomac, foie, poumons, coeur, assez reconnaissables à notre grand étonnement on doit l'avouer. 
Tout au long de ce treck, nous nous fournirons en eau auprès de sources naturelles, rivières/ruisseaux, lac d'Hosvgol. Quasi plus habitués à boire directement en milieu naturel l'eau en France (hormis en montagne) et durant notre voyage, nous avons bu de temps en temps avec certaines réticences. Mais non, rien ne nous est arrivé de fâcheux gastriquement.. Incroyable. Bon, on vous cache pas que quelques fois, on mettait une pastille aquapure dans une bouteille que l'on gardait avec nous tout au long de la randonnée. Mais au final, les éleveurs mongoles se désaltèrent en buvant tres fréquemment du thé au lait, soupe à la viande et aux pâtes, donc de l'eau bouillie. Et finalement peu d'eau fraîche. il est vrai qu'ils ne percevaient pas gustativement le goût de terre/vase quand nous ça nous sautait aux papilles!
Passage du col de Khoridol Saridag. Dans la région de Hosvgol, afin d'honorer la nature, des pratiques anciennes sont encore bien présentes. Les ovoos sacrés en sont la preuve, souvent situés sur les cols, sommets de montagne, sources et autres ... Les éleveurs notamment y laissent les os d'animaux qu'ils ont appréciés, mais aussi des billets, bouteilles de vodka (vide tout de même!) ... des foulards bleus (bouddhisme). Si vous en croisez un, tournez 3 fois autour dans le sens des aiguilles d'une montre en déposant un caillou à chaque tour, les esprits en seront peut être reconnaissant?
Le col passé, on arrive assez rapidement en dévalant le versant nord au sud des steppes de Zuulun, nous campons non loin du village de Zuulun (que l'on appèlera Loun) afin d'en savoir plus sur l'épidémie qui touche ce secteur, la zone a risque, si risque de mise en quarantaine..... Ces steppes sont habituellement éclairées de superbes lumières, d'un ciel bleu pur, permettant de voir toutes les montagnes les ceinturant. Mais voilà, un immense incendie sévit plus au nord en bord de frontière avec la Russie, une brume blanche envahit toute la zone. Cela nous rappelle ce voile blanc que l'on a eu pendant tout notre séjour en Thaïlande du Nord, du aux cultures sur brûlis de fevrier et mars.... Mais ce qu'il y a en plus, c'est le phénomène d'albédo provoquant une chaleur étouffante. 
Preuve en image ci-dessous, le point rouge est bien le soleil.
L'eau de la rivière, au corps mouillé, doit être environ à 7-9°C environ. 
Le lendemain, après la visite de la petite soeur de Torjii et son mari, Onora, vivant au village de Loun, c'est décidé, on peut entrer dans le village, mais on fera l'impasse sur les steppes plus au nord comme prévu initialement, foyer de l'epidemie actuelle. Déception, hormis d'évoluer dans les steppes de Renchinlhumbe, on devait voir les ethnies Tsaatans et rencontrer quelques éleveurs dont la maman de Torjii.
Direction le campement d'été d'Onora et sa famille aux abords du village. Tres petite randonnee aujourd'hui!
 Torjii repartira à Hatgal à moto (12h aller retour) pour aller chercher des vaccins pour nos chevaux et revenir le lendemain.
Après l'habituel thé au lait de bienvenue, pain avec la crème mongole, Orona et sa famille profitent de tous ces bras pour monter sa ger sur son campement d'été à côté de sa petite maison de bois. C'est plutôt tard, l'installation estivale de la ger est réalisée debut juin. Tans mieux pour nous, nous pourrons participer et comprendre le montage du seul habitat classé au patrimoine mondial de l'UNESCO encore utilisé par des peuples nomades. Les gers sont adaptées au mode de vie nomade des éleveurs mongoles. Facilement et rapidement démontable, la ger a minima est installée au campement d'hiver puis d'été. 

Manuel pratique et illustré pour le montage d'une yourte traditionnelle mongole

Première chose à rectifier avant d'expliquer le montage, l'étymologie du mot yourte est d'origine turc yurt, mais en Mongolie, le terme est "ger". 
Une ger est composée :
- De ses murs (XanTai), des trellis en bois arrondis que l'on assemble afin de faire la structure circulaire en base, à laquelle on fixe la seule porte d'entrée appelée Xalag ou haalga. La taille moyenne est constituée de 5 murs, celle d'Orona est légèrement plus petite. 
- d'une couronne (thoone ou toono) tenue par 81 perches (hunnu) de bois et soutenue par deux piliers (bagana). Ça sera la clef de voûte de la toiture. Les 2 piliers non pas été mis...

Oui, nous sommes d'accord, le gars accoudé au camion a légèrement bougé entre les 2 photos. Il a perdu ! Il aura droit à la basse besogne, tenir la couronne en l'air le temps de mettre les perches de bois.
On recouvre d'une ou deux couches de feutre pour l'isolation thermique.
Une couche plastique pour imperméabiliser la toiture.
Et enfin de toiles de coton, la dernière étant de couleur blanche et sera en quelque sorte l'enduit final.
Et si on tondait un mouton?
Beaucoup de vent ce jour la. Une manière de se protéger mutuellement ou une grosse envie de câlins?
Le lendemain, Torjii revient de son long périple à moto, chargé de 2 fioles contenant l'équivalent de 400 vaccins. Dès son arrivée, son téléphone n'a cessé de sonner et des cavaliers au triple galop venaient le voir pour espérer récupérer quelques uns des vaccins qu'il avait ramenés. Jusque là, seulement 12000 vaccins avaient été envoyés à Renchinlhumbe, il en faudrait le double pour vacciner tous les chevaux de ces steppes. 
Les étiquettes a moitié déchirées sur les fioles ont permis à Michel d'identifier le contenu, du moins on suppose, car en fin de treck les services sanitaires ont distribué un prospectus détaillant les risques de transmission de maladie par le tique aux éleveurs...(fièvre charbonneuse ou ont-ils utilisés d'anciennes fioles ?). Ça serait le vaccin de la fièvre charbonneuse due au bacillus anthracis. Les mammifères sont touchés, en majorité bovins et moutons, dans une moindre mesure les animaux mono gastriques comme le cheval. Les bactéries émettent au contact de l'air des spores que l'on peut retrouver dans le fourrage et l'eau ou les animaux contaminés évoluent.
Le Naadam de Renchinlhumbe a été annulé, preuve que l'épidémie était grave... 

Avant de lever le camps, quelques courses de dernières minutes a faire au village. Pour être rapide, Batajii part à moto, Michel l'accompagne. Estelle avait aussi vécu l'expérience d'un trajet à moto avec Batajii comme conducteur le 1er jour du treck, elle devait retourner à Hatgal pour envoyer un mail professionnel.... Nos conclusions sont les même, c'est une experience a vivre, mais une seule fois! Le maître mot, a fond les manettes la ou il n'y a pas de piste, bosselé,... Il suffit de bien s'accrocher à l'arrière avec ses 2 mains (si une seule, tu es éjecté), fermer les yeux ou alors etre pret à sauter, chaque passage de bosse nous éjecte de notre siège, le fait de se retenir a la moto la fait s'élever par l'arrière, une atterrissage sur la roue avant....
Une traversee de riviere boueuse était à faire, on s'est enbourbé en plein milieu a l'aller comme au retour. Bref, ce tour en moto devrait faire partie d'options nommées sensations fortes garanties, mais en faisant tout de même signer une décharge de toute responsabilité en cas d'accident, problème au passager!
Pause déjeuner aux sources sacrées. La rivière qui se jette 200 m plus bas dans le lac prend sa source, ou plutôt ses sources à .... 200m. De multiples sources émergent du sol, une dizaine d'entre elles ont chacune une vertue médicinale differente. Articulations, œil, ORL, infection urinaire, ....
Nathalie nous signalait qu'en hiver que tout le lac est gelé, à l'exception du point de rejet de cette riviere. 
Pour certains cela pourrait confirmer que ces eaux sont sacrées, ne pas geler à -30 voire - 40°C.. relèvent de l'inexplicable.
Pour nous, malheureusement plus cartésien, notre théorie explicative est la suivante : le linéaire de cours  de la source au lac est très court et insuffisant pour que les températures extérieures même extrêmes en hiver n'aient le temps de refroidir l'eau résurgente du sol, avec une température au sous sol proche de 2-4°C.
A titre curatif ou préventif, on les aura toutes essayées, ....... Sauf celle pour la colonne vertébrale ou il faut y aller nu dans une cabane réservée à cet effet. Doit-on vous dire pourquoi?
Batajii et une partie de sa famille dans sa cabane en bois.
Manque un de ses fils et sa femme Mende. Il nous dira que c'est la première fois qu'il fait une photo avec sa mère. Voilà chose faite, celle-ci trônera dans son album après une sortie par l’imprimante de Nathalie. 

Hatgal et la fête du Naadam (11 et 12 juillet 2015)

Le Naadam"jeu" en mongol, est le plus grand événement traditionnel et le plus populaire festival de Mongolie. Les jeux sont organisés pour célébrer l’anniversaire de la révolution mongole de 1921. Le Naadam est également appelé localement "Eriin Gurvan Naadam""les trois sports virils", en référence aux trois compétition majeures qui se tiennent à cette occasion : la lutte mongoleles courses de chevaux et le tir à l'arc. Les femmes peuvent désormais participer aux épreuves de tir à l'arc, et les jeunes filles aux courses de chevaux. Les épreuves de lutte restent, elles, purement masculines. 

Le Naadam est censé avoir existé, sous une forme ou une autre, depuis des siècles. Le Naadam tire ses origines dans les activités militaires de l’époque ancienne, quand savoir monter à cheval, tirer à l‘arc et lutter étaient des qualités essentielles aux guerriers. Les hommes s’y affrontaient donc afin de définir celui qui était le meilleur. Ces compétitions servaient notamment à former les soldats pour les batailles.

En 2010, le Naadam a été inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO.

Le plus grand Naadam est celui de la capitale (mais bondé de monde), mais toutes les villes et villages de province en organisent avec une ambiance plus "bon enfant" et de proximité directe.

Au détour d'une des étales, on voit une peau de loup.
Certainement un loup chassé par un éleveur.
A ce sujet, le soir du deuxième jour de la fête du Naadam,  nous sommes allés dîner chez Torjji et sa famille. Batajii est voisin, nous avons pu d'ailleurs croiser son bétail. Les enfants avaient décidé de grimper la colline d'en face, malgré l'orage menaçant, Ils sont rentrés espacés les uns des autres, Élise la dernière trempée. La pluie tant attendue est bien la. Il pleuvra les 2 jours suivants.
On a vu se préparer un rolrok, sorte de barbecue a la mongole : une grosse cocote minute dans laquelle vous mettez un peu d'eau, pommes de terre, sel, 1 l de vodka, puis en couches alternatives viande (en l'occurrence de mouton), pierres chaudes chauffées à la braise du poêle. Vous faites rouler au sol la cocote pendant quelques minutes, vous remettez au feu. C'est prêt.
Cette nuit la, un loup solitaire a tué 18 chèvres/moutons, 20 gravement blessés que Batajii a dû abattre, 11 se sont enfuis dont 1 vache. Le loup était certainement déjà présent dans les alentours lors de notre présence. Peu de danger pour l'homme cependant.
On questionnera Batajii sur l'impact que ça peut avoir sur son troupeau, sur lui, sur ses ressources. Sa réponse : ce n'est pas grave, il a beaucoup de jeunes animaux, il pourra augmenter le nombre de nouveaux nés pour compenser en partie...

Une dernière journée off

Départ et bilan

15 juin 2015 
Nous disons aurevoir à notre yourte dans laquelle nous avons dormi 6 nuits (dont une à notre arrivée). Bien que spartiate au début, cet habitat nous a rapidement bien plus voire conquis.

Ce que nous avons aimé


- un vrai dépaysement dans notre voyage, cela peut paraître étonnant pour un tour du monde, mais cela s'explique par le fait que :  
     -> c'est la seule fois depuis notre départ où nous avons réellement lâché prise pendant quasi 3 semaines (aucune logistique/organisation à faire), nous nous sommes laissés porter par Nathalie, Tsooj et les guides (bon ok, les chevaux ont porté au sens propre), et cela fait un bien immense. Quel plaisir de ne plus penser à la suite, de ne pas se preocuper des lieux où dormir, où se restaurer, à visiter, de trouver les moyens de transports pour s'y rendre,  ... Une certaine fatigue, lassitude de gérer le quotidien de notre périple se fait sentir ponctuellement en fin de voyage.
Nos seules préoccupations ont été de gérer les relations psycho-sociales entre chaque cheval sous peine d'être boté régulièrement ou de voir son cheval s'emballer, de ménager nos arrières train dans la durée, le montage /démontage de notre tente. Autant dire, rien par rapport à l'énergie nécessaire pour gérer un tour du monde, bref que du bonheur !!!!! Preuve en est, Michel a pu lire ses 2 premiers bouquins du voyage, mieux vaut tard que jamais.
   -> une déconnection quasi totale du monde moderne, loin de toute connexion réseau/internet, 
   -> dépaysement culturel par une immersion (du moins une approche) dans le mode de vie nomade, en itinérance et autonomie quasi totale (quasi, car nous sommes passés par le village de Loun avec quelques achats d'avitaillement) avec authenticité, sans folklore ni mise en scène touristique. Grâce à Nathalie, nous avons pu avoir des explications détaillées de la vie des éleveurs, des habitants de la région, mais aussi des discussions à cheval et autour d'un feu sur leurs problèmes, préoccupations, évolutions dans leur mode de vie...
   -> une diversité de paysages de toute beauté, bien que nous n'ayons pas pu évoluer et explorer plus en profondeur dans les steppes du à l'épidémie

- les dells, ces manteaux chauds Traditionnels mongols pouvant servir également de couverture, parka, tapis de sol....,  Elise s'en est fait faire une sur mesure que Nathalie et Tsooj ramèneront à leur retour en France
- l'hospitalité mongole : indéniablement l'une des choses les plus caractéristiques de ce pays et notamment en zone rurale, héritée de la rudesse du climat et de vie isolée
- aller aux toilettes en pleine nature (pour Clément), d'ailleurs, depuis, il a pris la fâcheuse habitude de continuer cela. On l'a surpris au Sri Lanka de nombreuses fois à uriner dans le jardin de l'hôtel ou de la guesthouse... Le retour au monde civilisé va être dur !
- le gâteau au chocolat fait au feu de bois pendant le treck par Estelle, les crêpes préparées regulierement par les guides.
- la lutte mongole
- pour Clement : monter à cheval seul.


Ce que nous avons moins aimé

- les taons qui nous ont bien embêtés à certains lieux, empoisonnant la vie des chevaux et notamment ceux de couleur sombre
- le 1er cheval d'Estelle, les 3 premiers jours étaient assez anxiogènes pour elle, ne sentant pas son cheval (Michel l'a ensuite pris)
- la sécheresse réelle depuis fin juin, asséchant des rivières et marécages favorisant le passage de quelques véhicules tout terrain moteurs sur un circuit censé être impraticable habituellement par ce moyen de transport et dans un site dit "protégé", ce chemin rallie Hatgal a Renchinlhumbe avec un gain de temps de 8h. Le nombre de points d'eau pour installer le campement se sont rarifiés.

Maudite chèvre tuée un samedi ! "Il ne faut pas abattre un animal un samedi (et un mardi), cela peut offenser les esprits". Ils le savaient pourtant les guides. Conséquences  :
   -> la carte SIM française du téléphone d'Estelle perdue le 1er jour du treck (juste après que la chèvre soit abattue, l'effet est immédiat!)
   -> l'incendie au nord en bordure avec la frontière russe rendant une vision terne et brumeuse des steppes de Loun, lieu habituellement réputé pour ses lumières et ciels superbes
   -> l'épidémie équine, appelée maladie "boom" en mongole, empêchant d'explorer plus au nord les steppes, rejoindre un village de Tsaatans ainsi que l'élevage de la maman de Torjii. Cela a été la plus grosse mauvaise surprise du treck, nécessitant de revoir l'itinéraire prévu en cours de route pour palier à cet imprévu.

- se laver une fois à l'eau glacée pour Estelle, lui ayant donné un mal de tête foudroyant. On prendra la peine de chauffer l'eau par la suite avant chaque douche
- les douleurs aux genoux lors de chaque descente de cheval pour Estelle
- le regret d'avoir pris l'avion pour se rendre à Moron, la route reliant oulan Bator a Moron est récente, le trajet peut être fait en 15 h dans des conditions acceptables en bus, avec un coût bien moindre

Ce que nous pourrions faire lors d'un prochain voyage

- un nouveau treck à cheval de 10-15j, avec d'autres personnes type famille ou amis (si vous êtes intéressés, dites nous le!) peut être dans la région ouest de Mongolie avec Nathalie et Tsooj, voire un circuit au sud réunissant 2 lacs, celui de Hosvgol et un plus petit 400 km plus au sud (ils l'ont fait en circuit juste après nous, on attend les retours pour savoir si c'est beau ou non). L'un de nos regrets est de ne pas avoir été accompagné pendant ce treck par d'autres personnes de notre entourage, cette randonnée dépaysante méritait d'être partagée avec des gens que l'on apprécie (cela aurait aussi réduit considérablement le cout, certaines logistiques ne changent quasi pas que l'on soit 4 ou 8 personnes)
- passer par la Russie pour venir ou revenir soit :
   -> en prenant le transsibérien de Moscou a oulan Bator (5j) et s'arrêter à quelques lieux sur le chemin
   -> en prenant l'avion jusqu'à Irkoutsk via Moscou, voir le lac baïkal, puis le transsibérien jusqu'à Oulan Bator
- envisager un long voyage suivant l'une des voies les plus au nord de la route de la soie (de Turquie a xi'an en Chine) ?